« L’homme ne se situe pas au sommet de la hiérarchie du vivant, mais s’inscrit au contraire dans l’écosphère comme une partie qui s’insère dans le tout » — Arne Næss , L'écosophie, du grec "Eco" (Maison, demeure) et "Sophia" (Sagesse), est un concept philosophique fondé par Arne Næss, philosophe norvégien, en 1960, afin de redéfinir la place des hommes dans la nature, qui invite à un renversement de la perspective anthropocentriste de notre monde. L'écosophie, ou écologie profonde nous invite à dépasser l'écologie scientifique, en approfondissant les questions de l'intégration de l'être humain au sein de la nature, non plus comme étant situé en haut de la pyramide dans la chaîne de l'évolution, mais comme faisant partie intégrante de son environnement, tout comme l'ensemble des autres êtres vivants. L’écosophie, en tant que savoir /réflexion (σοφία) sur notre demeure (οἶκος), la Terre, est donc initialement la démarche théorique qui s’efforce de penser adéquatement les rapports entre les êtres humains et leur milieu de vie. Elle invite à considérer le monde dans son ensemble, sa multiplicité et son infini complexité, par opposition avec nos systèmes de pensées anthropocentrées et uniques. Quand Arne Naess élabore en 1973 le concept de « deep ecology » (écologie profonde) – il la décline en plusieurs points fondamentaux : – la préservation de toutes les formes de vie : soit de l'être humain, mais également de toute la biodiversité, des écosystèmes et de leurs fonctionnalités. - La compatibilité de l'épanouissement de la vie et des cultures humaines avec une décroissance substantielle de la population humaine : limiter notre croissance démographique pour permettre un accès aux ressources facilité et une meilleure qualité de vie individuelle, et pour laisser plus de place et de ressources à la vie non humaine. – la dissociation des notions de niveau de vie et de qualité de la vie : la qualité de vie n'est pas synonyme de richesse financière, mais est liée à la notion de bonheur, de qualité alimentaire, d'un lieu de vie favorisant le bien-être, de relations sociales améliorées... – la mise en œuvre du principe de précaution : faire plus attention à nos actes, nos pensées, nos politiques, nos modes de vie en considérant les impacts de nos agissement sur l'environnement et réduisant notre consommation pour favoriser nos besoins vitaux. – une redéfinition de l’économie qui mette un terme à ses logiques exponentielles : en développant des initiatives d'économie circulaire, ou d'économie sociale et solidaire, en développant la sobriété heureuse dans notre vie (Pierre Rabbhi) – le développement d’une pensée holistique, c’est-à-dire capable de saisir son objet sans excepter la multiplicité de ses rapports avec le reste du monde : nous intégrer dans l'ensemble de notre monde et de sa multiplicité. La vision de l'écosophie sera différente selon chaque individu, mais elle conduit à nous interroger sur nos modes de vie vis à vis de notre environnement, à ouvrir notre esprit à une vision globale du monde, à dépasser notre égo pour prendre en compte l'ensemble des autres systèmes : humains, animaux, végétaux, écosystème... à remettre en cause notre place dans le monde. Elle nous incite, par la réflexion, à changer nos habitudes, en tendant vers un mode de vie plus humaniste et respectueux d'autrui, que ce soit de l'être humain ou de toutes les formes de Vie, à tendre vers plus de simplicité et de sobriété, à améliorer nos relations sociales, à développer une éthique nous incitant à agir de manière plus respectueuse de l'environnement dans tous les aspects de notre vie en développant et en utilisant des alternatives (alimentation, transport, consommation, déchets, eau, habits, logement, énergie...). Pour en savoir plus : Internet : Définition de l'écosophie Définition de L'écologie profonde Ouvrages : Vers l'écologie profonde, Arne Naess L'écosophie, ou la sagesse de la nature, Serge Mongeau Nature et spiritualité, Jean-Marie Pelt Ecologie et spiritualité Vers la sobriété heureuse, Pierre Rabbhi
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