Origines Il y a une Déesse, ayant existé sur le sol de l’ancienne Europe. Bien avant la chrétienté, bien avant les Romains, bien avant les Celtes et les premiers Indo-Européens. Il existe une déesse, primitive, dont le nom s’est perdu dans le temps, mais dont la présence et la mémoire a survécu dans le patrimoine archéologique du paléolithique, et dans la psychée humaine. Une déesse-mère qui aurait évolué, fruit du mélange de la culture Indo-Européenne et des peuples premiers du Néolithique, puis plus tard, avec la société celtique. Cette Déesse, à défaut d’avoir pu conserver intacts les connaissances mythologiques des celtes continentaux, existe cependant dans les récits mythologiques irlandais et gallois, ainsi que dans la toponymie de certaines collines et de certains fleuves insulaires et du vieux continent. Cette Déesse pan-celtique, les peuples celtes lui ont donné ce Nom : Dana, Dôn, Ana, ou encore Anu. Son Nom pourrait signifier « eau fluviale » ou « eau vive », à l’origine de plusieurs nom de rivières et de fleuves, comme le Danube, le Dniestr, le Dniepr, le Don, la rivière Donwy… Certains relient d’ailleurs la Déesse Celte Dana à la Déesse védique de l’eau, Danu, dont le nom dérive de la racine proto-indo-européenne « celle qui coule ». Son nom pourrait également signifier « donateur », « bienfaiteur » ou encore « abondance ». En Inde en effet, les Dânapati sont les donateurs des monastères bouddhiques et Dāna désigne le don. Mythologie Dans la mythologie galloise, Dôn est une Déesse mère qui aurait enfanté les Dieux et Déesses Arianrhod, Gwydion, Gilfaethwy, Gofannon, Eufydd, Elestron et Amaethon. Dans la littérature mythologique, elle apparaît notamment dans le conte Math fils de Mathonwy, qui est la quatrième branche du Mabinogi et dans Kulhwch et Olwen. C’est la première de la lignée des dieux gallois, justifiant ainsi son statut de Divinité primordiale. Elle est la compagne de Beli Mawr, Dieu majeur de classe royale de la mythologie Galloise usuellement considéré comme une équivalence du dieu gaulois Belenos. Malgré son rang généalogique dans la mythologie, elle n’est que très peu présente dans les Mabinogions, même si beaucoup d’éléments lui soient reliés. De par ses attributs, c’est donc une Déesse mère primordiale, ainsi qu’une déesse de la Souveraineté. Elle est l’équivalent de Dana dans la mythologie Irlandaise. Dana est la déesse à l’origine de l’installation des Tuatha Dé Danann, (Tribu ou Gens de la Déesse Dana) en Irlande, alors qu'ils vivaient auparavant dans les quatre îles au nord du Monde. Les Tuatha Dé Danann sont les Dieux ayant colonisé l’Irlande à la place d’un autre peuple mythologique primitif, les Fomoires (Géants de la Mer). Dans certains mythes celtiques, Dana est présentée comme Mère et fille de Dagda (le Dieu-druide), tandis que d’autres suggèrent que Dagda et Danu étaient les parents de Ogma (Dieu de l’éloquence) ou de Diancecht (Dieu de la médecine). Tout comme Dôn, Danu n'a pas de mythes ou de légendes qui lui soient directement associés dans les textes irlandais médiévaux connus. Cependant, on la dit mère de plusieurs dieux, mais, comme c'est le cas pour de nombreuses divinités celtiques, son identité n'est pas clairement définie. Une chose est sûre, c'est une représentation de la déesse-mère primordiale, et il se pourrait qu’elle soit la mère à l’origine des « Gens de Dana ou Tuatha dé Danann ». Elle est quelquefois assimilée à la bienveillante Brigid, qui est plus vénérée qu'elle. Il se peut que Brigit en soit un de ses visages, tout comme Tailtiù, Mère adoptive de Lugh, une Déesse de la Terre incarnant l’Irlande, à l’origine de l’apparition de l’agriculture. Dana est donc une Déesse mère primordiale des Eaux et de la Terre, incarnant la fertilité et l’abondance du sol, mais également le cycle de la vie rythmé par les saisons. C’est également la déesse de la souveraineté, puisque chez les Celtes, le Roi devait s’unir avec la Déesse de la Terre afin d’assurer la prospérité de son royaume. Dans la Nature Dans le comté de Kerry en Irlande, son nom fut donné à une montagne appelé Dá Chich Anann ou «Breast d'An» (les Paps d’Ana, ou les seins nourrissants d’Ana). Pour les anciens, ces collines dessinaient des courbes ressemblant au ventre et aux seins pleins et fermes d’une femme enceinte pouvaient rappeler visuellement le lien entre le corps maternel de la femme et la Terre. Les eaux primitives et la terre sont les éléments à l’origine de l’apparition de la Vie sur Terre. C’est pourquoi Dana est bien plus qu’une simple Déesse de l’agriculture. Elle est la Déesse Mère à l’origine des mystères du cycle de la Vie, de sa diversité et du maintien de son équilibre dans la Nature. Sa présence est incarnée dans les fleuves, les rivières, les collines qui portent son toponyme, mais s’étend également à l’ensemble des éléments qui structurent le paysage et dans lesquels nous pouvons la reconnaître. Pour se connecter à cette Déesse, il faut aller à la rencontre des sources et des rivières sacrées, grimper et méditer sur les collines et les montagnes, visiter des grottes symbole de la matrice terrestre, marcher dans des forêts profondes et sauvages, faire des offrandes aux rochers sacrés, aller sur les lieux possédant une grande énergie tellurique… En bref, rechercher tout endroit dans la Nature qui vous semblera en accord avec cette énergie primitive de la Terre et de la Nature sauvage. Attributs Pour finir, voici quelques attributs de Dana qui pourront vous aider aller à sa rencontre.
La mer et les océans, berceau originel de la vie sur Terre
"Dana donne naissance à l'inspiration et à la sagesse dans le monde à travers les eaux cristallines du Puits de Segais. Elle apporte la triade des dieux dans le monde, elle manie la magie de la Terre pour protéger ses enfants et la magie de l'eau pour les transformer en êtres éclairés. Dana est partout, elle est dans tous les êtres vivants, et comme une bonne mère, elle se tient ferme, donnant de son amour et de son soutien malgré nos erreurs, nos décisions et nos choix. Quand nous sommes dans notre plus grand besoin, elle vient à nous et nous offre son réconfort. Elle apporte la générosité et de la fertilité, la connaissance, la sagesse et l'inspiration. Elle est la déesse de la terre et des eaux de la vie. Que sa présence se fasse sentir en tous temps". Michelle Skye
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Lorsqu' on s'installe quelque part, dans un lieu que nous connaissons peu et sur une terre nouvelle sur laquelle nous voulons perpétuer nos pratiques spirituelles, il s'avère nécessaire de suivre quelques préceptes afin de s'imprégner de son nouveau lieu de vie, et d'aller à la rencontre des Gardiens et des Esprits qui y habitent.
Se renseigner sur les écosystèmes et les cultures/coutumes du pays L'adaptation à un nouveau lieu de vie pour comprendre comment votre pratique peut s'y inscrire passe tout d'abord par la découverte de ce qui s'y trouve déjà et de ce qui y vit. Certaines régions seront historiquement plus proches de vos traditions que d'autres, et plus elles seront différentes de vos croyances, plus il sera difficile de synchroniser votre pratique à votre nouveau lieu. C'est pourquoi il vous sera très utile de comprendre les écosystèmes, les cultures et les coutumes locales. Cela vous permettra de savoir à quoi vous attendre, et de mieux pouvoir interpréter vos expériences une fois que vous y serez. Si vous avez l'intention d'y passer un temps prolongé (déménagement, visite prolongée, contrat de six mois, installation durable etc...), il peut être intéressant d'acheter un guide de terrain pour apprendre la faune, la flore et les habitats naturels locaux. Faites un parallèle avec les écosystèmes de votre lieu d'origine, y a t'il des plantes ou des animaux similaires? Est-ce que ceux qui présentent une grande signification symbolique pour vous y vivent? (corbeaux, cerfs, loups, chênes, etc...). Y a t'il des lieux sacrés aux alentours susceptibles de vous parler? (Montagnes, cascades, forêt, lacs, colline, rive, etc...) Cherchez des lieux avec lesquels vous pourriez entrer en résonance, mais gardez à l'esprit que la culture locale peut avoir des symboles totalement différents des vôtres. Faites ensuite des recherches sur les peuples autochtones de la région. Les résidents locaux, leurs traditions ainsi que leur histoire ont un grand effet sur l'énergie de leur terre, et vous pouvez être amenés à rencontrer les esprits imprégnés de cette culture. Certains esprits locaux peuvent être les ancêtres des gens qui y ont vécus, ou qui y vivent encore maintenant. Familiarisez-vous avec les symboles et les langages régionaux pour vous aider à éviter les mélanges avec votre culture et vous renseigner sur les étiquettes et les règles établies de ces communautés locales. En effet, c'est à vous de vous adapter aux coutumes, et non l'inverse. Renseignez-vous auprès des gens qui vivent près de la nature (gardes forestiers, agriculteurs...), ainsi que ceux qui ont vécu sur ces terres depuis plusieurs générations, car ils vous informeront sur la meilleure manière de vivre avec leur sol. Ouvrir ses sens et se présenter Lorsque vous êtes arrivés dans le nouveau lieu, vous pouvez être accueilli (ou pas) par la région où vous êtes. Avant de faire des offrandes et de vous imprégner du lieu et des esprits locaux, reposez-vous de votre voyage et prenez le temps de découvrir la région. En effet, certains d'entre nous trouvent que la fatigue nous arrête psychiquement, ce qui rend la perception et la connexion avec les esprits difficile, voire impossible. Prenez le temps de vous installer avant de tenter de connaître le lieu et ses habitants. Cela vous laissera le temps de vous adapter à la région, de vous reposer pour mieux écouter vos impressions, pour les laisser décanter, ce qui vous permettra de faire meilleure impression lorsque vous vous présenterez. L'offrande aux esprits locaux est un symbole de respect incontournable lorsque vous venez les rencontrer. Cependant, il est important de vous assurer que ce que vous leur offrez est quelque chose que ceux-ci sont susceptibles d'accepter, plutôt que quelque chose que vous souhaitez offrir. Encore une fois, rapportez-vous aux symboles et croyances locales pour connaître les offrandes auxquels les esprits seront les plus sensibles. Par exemple, dans certains pays, l'idée que l'on puisse boire du lait dégoûte. Ainsi, offrir des produits laitiers serait mal apprécié dans ces lieux. Ailleurs, verser de l'alcool sur le sol (même les alcools locaux) est considéré comme un empoisonnement de la terre. Il serait donc de mise de choisir autre chose de plus approprié dans ces circonstances. D'une manière générale, les meilleures offrandes doivent être biodégradables, ne doivent pas introduire de substances nocives pour l'environnement, ou envahir le lieu avec des espèces biologiques exogènes. Par exemple, dans certaines traditions et pratiques, les offrandes les plus précieuses sont issues du travail humain, d'une création ayant nécessité la transformation des matières premières pour les transformer en quelque chose de nouveau. Ainsi, plus le travail aura été long, difficile et minutieux, plus l'artisan ayant réalisé cette oeuvre se sera impliqué, plus cette offrande sera précieuse. Gardant cela à l'esprit, préférez offrir quelque chose qui vous appartient, plutôt que quelque chose que vous aurez pris dans la nature. Pourquoi choisir de cueillir ces plantes sauvages alpines qui ont mis des décennies à se développer? Déraciner les fleurs, ou les endommager dans le but de les offrir aux esprits du lieu sera peu apprécié, risque d'offenser et de faire mauvaise impression. Apportez quelque chose fabriqué de vos mains, avec votre coeur, ou offrez du travail pour aider à nettoyer ou à prendre soin de la terre. Respecter le lieu et traiter les esprits avec conscience et sensibilité, et vous aurez bien plus de chances de faire bonne impression. Être capable d'accepter de ne PAS être accepté Il arrive parfois que la terre ne vous aime pas. Il se peut qu'elle soit trop différente de ce que vous en attendez. Souvent nous essayons de faire au mieux pour écouter la terre et nous relier à elle. Cependant nous pouvons ne pas aimer ce que nous recevrons comme message. Tout comme les être humains, la terre ne possède pas d'obligation morale d'être amie avec vous. Vous devez être capable d'accepter qu'elle ne souhaite pas votre présence, et ainsi, de vous retirer avec respect. Source : Librement adapté de paganachd.com et de la traduction de Morrigan Caitlín Darkmoon Cette méditation guidée est destinée à vous rapprocher de l’essence du dieu des forêts et du Masculin sacré en vous, pour vous permettre de développer un outil de pouvoir personnel.
Cette méditation est une base que vous pouvez bien évidemment personnaliser selon vos affinités avec Cernunnos et votre façon de pratiquer. En plus de vos outils d’autel normaux, vous aurez besoin d’une arme symbolique. Elle ne doit pas être trop grande ou trop complexe. Une petite pierre, un pendentif en forme de flèche peut être utilisé. Même une pierre pointue ferait l’affaire, ou un petit bâton avec la pointe aiguisée. Plusieurs fouilles ont mis au jour des arbres celtiques sacrés dans lesquels les fidèles offraient des versions miniatures de vraies armes en offrande aux dieux. Si le sujet des armes vous intéresse, vous pouvez essayer de réaliser une petite réplique d’une épée ou une lance celtique en bois, métal, argile ou en os. Placez votre arme symbolique sur l’autel. Préparez également un calice ou une tasse d’eau froide, qui servira à vous connecter au monde physique au milieu de la méditation. Pour commencer, procédez à la création de l’espace sacré en appelant les Esprits de la Nature et du lieu. Cependant, ne faites pas d'Invocation à Cernunnos. Au lieu de cela, commencer la méditation guidée : Restez debout devant l’autel. Allumez l’encens et des bougies (Choisissez des bougies dont les couleurs vous inspire la forêt, la Terre, la masculinité...). Prenez votre arme symbolique. Maintenez-la à deux mains, tandis que vous invoquez le dieu. Cernunnos le Puissant, tu es la brume grise, tu es le Dieu vert des forêts, Seigneur des créatures de la terre , tu es le guerrier sacré. Cernunnos! Cernunnos! Cernunnos! A ce moment du rituel, vous pouvez attendre un signe de la présence de Cernunnos, comme une modification de l'énergie dans le cercle, une sensation particulière, une présence forte, sauvage, primitive, un animal (si vous êtes dans la nature). Cernunnos peut se présenter à vous de multiples façons, alors soyez attentifs. Visualisez la figure d'un guerrier à cornes. Il peut sembler effrayant ou étrange, mais vous ne devriez pas avoir peur. Il peut apparaître assis les jambes croisées sur le sol ou sur un autel, et il est souvent rejoint par un ou plusieurs animaux. Tenez votre arme en l'air, pour lui: Cernunnos, dieu ancien, accepte ce cadeau réalisé en ton honneur, Que mes actions soient rapides et vraies comme la flèche du chasseur. Méditez pendant un moment, en vous concentrant sur la forêt qui vous entoure. Tenez votre arme sacrée dans votre main dominante, avec la pointe à l’extérieur et le bras étendu. Tourner lentement tout autour, en regardant où votre arme est pointée, et en répétant : Je suis le chasseur! Dans votre esprit, essayer d’entrer pleinement dans l’esprit d’un chasseur, tuant non pas de joie, mais pour la survie. Utilisez toute l’intelligence et les connaissances à votre disposition pour le suivi de votre proie, devenant un avec le milieu de la forêt, peut-être porter la peau d’un cerf afin de déguiser votre parfum. Vous pouvez vous retrouver à marcher ou courir sur votre cercle, ou assis dans le silence. Prenez le temps de garder cet état d’esprit. Laissez votre inconscient, guidé par Cernunnos vous montrer la fin de la chasse. Peut-être allez vous simplement entrevoir la proie et resterez affamé, sans succès. Peut-être que votre arme indiquera la maison, et que vous découvrirez les odeurs et les images sanglantes de cette chasse, ainsi que la satisfaction d'avoir contribué à la survie de votre tribu. Restez dans cette visualisation pendant plusieurs minutes. Lorsque vous êtes prêt, revenez à vous-même et à l’endroit où vous êtes. Prenez un verre d'eau dans le calice. Puis, si vous souhaitez faire la deuxième partie de ce rite, prenez un moment pour vous recentrer. Sinon, vous pouvez choisir de mettre fin au rituel , après avoir remercié le dieu, et effectuer la prochaine partie à une autre occasion. Mettez votre arme symbolique dans votre main non dominante, avec la pointe vers vous. Faites quelques pas en arrière, et à chaque fois, répétez : Je suis la proie! Visualisez-vous comme un animal des forêts, la cible des chasseurs. Vous pouvez être un animal sauvage, choisir cet animal en fonction des connaissances qu’il vous apportera. Que voulez-vous faire pour préserver votre vie? Cela dépend en grande partie de la nature de l’animal que vous avez choisi. Peut-être allez-vous rester parfaitement immobile, confiant, le vent face à vous pour envoyer votre parfum au loin. Peut-être que vous fuirez terre à terre, ou réaliserez une stratégie pour déguiser votre vol ou votre fuite. En proie, vous devez penser à vos pieds, en appliquant vos connaissance de la terre et en comptant sur vos propres forces et moyens de défense. Prenez le temps de l’expérience, et des sensations de cette situation. Quelles forces avez-vous, lorsque vous devez réagir en urgence pour votre survie? Ce sont les dons de Cernunnos. Cette fois-ci, ne laissez pas votre inconscient décider de l’issue. Décidez que vous allez échapper à des chasseurs, et visualisez-vous en train de le faire. Lorsque vous êtes prêt, revenez à vous, et déposez votre arme sacrée sur l’autel. Prenez un verre d'eau dans le calice. Ensuite, prenez votre arme à deux mains et offrez la à Cernunnos une fois de plus. Cernunnos, Roi de la forêt, ton mystère est grand. Tu es le Chasseur, plein de courage et de force, et le chassé, rapide et stratège qui nous enseigne l’art de la survie. Je t’offre cette arme, en ton honneur et pour te remercier de ton enseignement. Finissez de votre rituel en ouvrant l’espace sacré. Si vous souhaitez incarner les énergies de Cernunnos dans une partie de votre vie quotidienne, vous pouvez transporter votre arme symbolique avec vous, ou un morceau dans un bijou. Sinon, offrez l’arme à Cernunnos en l’enterrant dans un endroit boisé. Traduit et adapté par Melwynn. Source : Cernosia Maria Talantio était une déesse chtonienne, célébrée à Luginaissatis pour fêter la moisson, les récolte, et annoncer le début de l’automne.
L’assemblée de Lugus, dans la roue zodiacale, correspond à la saison des moissons où l’évolution printanière s’est achevée, et va laisser la place à l’involution automnale. Elle est un signe centripète comme la couleur bleue, qui va dépouiller la terre de son manteau de verdure, la dénuder, la dessécher. C’est le moment de la fête de Talantio, de la Mère. « Tailtiu d’où vient le nom ? Ce n’est pas difficile. Tailtiu, fille de Magmor, femme d’Echad le rude, fils de Duach le sombre, c’est elle qui fit la forteresse des Otages à Tara. Elle était nourrice de Lug, fils de Scal le muet. C’est elle qui demanda à son mari de défricher la forêt de Cuan pour qu’on tint une assemblée autour de son tombeau. Puis elle mourut aux calendes d’août. Sa plainte et ses jeux furent célébrés par Lugaid, d’où nous disons Lugnasad » (Dindshenchas de Rennes) Il est clair que la divinité dont on recherche les faveurs a un caractère chtonien. Le nom même de Tailtiu est caractéristique : Tailtiu, génitif Tailten, remonte à *Talantio, dérivé du même terme que talamh, le terme courant pour la terre en irlandais : *tala-mo, génitif talmhan, *talamon(os) : la racine est Tal-. Tailtiu et Trogan, nom de la terre au sens très précis de « productrice », sont synonyme. « Trogan est évidemment la productrice, la terre féconde, tandis que talamh est le sol, la force de la terre. Il n’y a donc aucun doute que le mois d’août n’ait été, chez les anciens Irlandais, le mois consacré à la Terre-Mère. » (J. Loth) Sa correspondance indienne est la fête de Tîj, célébrée au mois d’août, et consacrée à la déesse Pârvatî, la puissance de procréation. Aspect spatial, permanent et paisible, Pârvatî, la Fille-de-la-Montagne-Polaire (l’axe du monde) de laquelle jaillit l’énergie terrestre, est une aimable déesse. Nous discernons donc en Talantio beaucoup plus qu’une simple déesse éponyme : Talantio est l’Irlande concentrée en un point que nous appellerions volontiers l’Omphalos royal, le centre de la terre, l’axe du monde Cette garantie est particulièrement fiable : epo- et ashva- désignent bien le cheval, en gaulois et en sanskrit. De même meduos s’identifie à medha. Le gaulois -meduos qui veut dire « en morceau » évoque, tout comme le mot sanskrit , l’idée de sacrifice. « …Il existe dans la partie septentrionale la plus éloignée de l’Ulster, près de Kennelcunnil, une peuplade accoutumée, par un rite barbare, à se donner un roi de la façon suivante : toute la population s’étant rassemblée au même endroit, on amène au milieu de l’assistance une jument blanche. Et celui que l’on va élevé à la dignité de prince s’unit à l’animal. La jument est tuée aussitôt après et cuite par morceaux dans l’eau qui servira de bain au roi. Tout en se baignant il mange les morceaux de viande qu’on lui présente. Cela accompli, sa souveraineté et son autorité sont consacrées. » (Giraud de Cambrie) Cette description, bien qu’inversée par rapport à l’Ashvamedha indien (en Inde c’est la reine qui s’accouple symboliquement avec un étalon) est conforme aux préceptes celtes qui veulent que se soit la Terre-Mère qui octroie la souveraineté au futur prince en lui faisant « l’amitié de sa cuisse ». Ce sacrifice, enchaînant symboliquement les principes Terre-Mère, Lune-Eau, Sexualité-Fertilité, Végétation-Renouveau périodique permet de découvrir qu’aux fils des temps les divinités chtoniennes deviennent, dans les civilisations de cultivateurs, des divinités agraires. Le cheval ne fait pas exception à la règle. A Rome, lors de l’October equus, on sacrifié, au lendemain des récoltes un cheval dédié à Mars. Sa tête était garnie de grains en remerciement de la moisson engrangée tandis que la queue de l’animal était portée à la maison du roi avec grande célérité. En Celtie, c’est Maria Talantio la déesse Terre, la Jument-blanche qui assure par son sacrifice la pérennité et le bien-être matériel de son peuple. La commémoration perpétuelle et les jeux funèbres, les courses de chevaux, le marché, les concours de poésie sont la garantie et la contrepartie de ce bien-être. La non-célébration de la fête est une cause de calamité et c’est au prince régnant de veiller à ce que rien de tel ne se produise. Voilà pourquoi en ce jour on prie, non pas le dieu Lugus, mais la déesse Maria Talantio, la « Plus-grande-Terre », mère nourricière de Lugus. « Ce fut Lughaid à la longue main qui créa le premier l’assemblée de Tailtiu en commémoration annuelle de sa propre nourrice Tailtiu, fille de Maghmor et femme d’Eochaid, fils d’Erc, dernier roi des Fir Bolg comme nous l’avons dit plus haut, quand Tailtiu eut été ensevelie par Lughaid sous cette colline il fonda la foire de Tailtiu en souvenir d’elle. C’est pour cette raison qu’on appela Lughnasadh, c’est-à-dire nasadh ou commémoration de Lugh. » (History of Ireland) En résumé les relations de Lugus et de Talantio s’inscrivent dans le cadre d’une fête royale obligatoire, protectrice, garantissant la paix et l’abondance. Cette assemblée, selon les dates retrouvées sur la Table de Coligny, elle-même, durait très précisément dix-neuf jours. Source : http://druuidiacto.forumculture.net/t8-les-sacrifices-rituels La Déesse contemporaine ne l’est pas complètement. En effet, elle a de multiples aspects qui sont anciens mais l’ensemble qu’elle représente est récent. L’image que nous avons d’elle est un mélange de Déesses anciennes ; la Déesse archaïque mais aussi, la Déesse de la Lune, Déesse de la Terre (Gaïa), Déesse d’Avalon (Novala) etc. A la fin elle ne fait qu’une mais elle est un peu fourre-tout. Cela ne veut pas dire que ces aspects récents et syncrétiques ne soient pas pertinents, ils constituent la Déesse telle que nous la voyons aujourd’hui à notre époque. Et dans l’absolu c’est une bonne chose puisque nous travaillons à la servir aujourd’hui.
La Déesse de la Terre C’est la Déesse sous son aspect fertilité, la mère nourricière, celle qui, fécondée par le ciel, nous donne ses bienfaits via les diverses récoltes. Elle a du apparaître lorsque les hommes ont commencé à découvrir l’agriculture et l’élevage (au néolithique, âge de la pierre nouvelle). Avant, pour les chasseurs-cueilleurs du paléolithique (l’âge de la Pierre ancienne), tirant partie des ressources disponibles dans la nature, la Déesse mère étaient la nature simple grande pourvoyeuse naturelle, fertile. Il fallait la suivre, se déplacer pour trouver à manger et peut-être même être nomade. A présent, les hommes et les femmes se sédentarisent et prient la Déesse pour que les récoltes soient bonnes. La Terre devient certainement la Mère suprême, un peu comme les grecs la voient en Gaïa. Elle s’auto-féconde d’abord (par le pluie qu’elle représente aussi, l’eau) puis le ciel la féconde. Les grottes sont sa matrice. Cependant elle incarne aussi la terre de la putréfaction celle qui reçoit les corps et les compostent pour leur permettre de poursuivre leur cycle de vie, car même chez nous, rien ne se perd, rien ne créé, tout se transforme. Et là, elle montre son pouvoir de régénération, l’enveloppe charnelle de l’être humain, revient à la Terre et nourrit les organismes qui lui permettent de revenir dans ce cycle. L’homme nourrit la Terre après qu’Elle l’ait nourrit toute sa vie, pendant que son âme s’apprête à renaître dans un autre corps. De nos jours, nous sommes moins dépendants de nos récoltes, et pourtant..quelle joie de ramasser ses fruits et ses légumes, sachant que cette Terre nous nourrit. Lorsque nous faisons nos courses en magasin biologique, c’est encore Elle…toujours. Elle devient aussi la Déesse des récolte et de la fertilité métaphorique. C’est à dire celle qui nous aide à faire naître nos projets, à être fertile dans notre vie, dans nos productions artistiques (avec l’aide de la Lune aussi). C’est la Déesse qui pourvoit à tout ce qui est matériel, la réussite sociale, l’argent, la gestion du quotidien. Elle nous aide à être fécond dans tous les sens du mot, mais elle peut aussi nous empêcher, tout est histoire de route, de destin, de mise en place, de travail aussi et de mérite… La Déesse de la Terre est dure et intransigeante, nous l’avons tous expérimentée dans ce sens là… La Déesse de la Terre est aussi, à l’instar de Gaïa, la mère de tous les Dieux, la Source suprême. Cette Gaïa a même donné naissance à une théorie écologique très sérieuse qui se rapproche de notre manière de la voir : L’hypothèse Gaïa. (Citation Wikipédia) : « L’hypothèse Gaïa est la théorie initialement avancée par James Lovelock en 1969, mais également évoquée par Johannes Kepler plus tôt, selon laquelle la totalité de la matière terrestre vivante sur Terre (ou sur toute planète sur laquelle la vie s’est développée) fonctionne comme un vaste organisme (appelé Gaïa, d’après le nom de la déesse grecque), possédant une autorégulation qui adapte en permanence la planète à ses besoins. La notion de biosphère énoncée par Vernadsky en 1924 allait déjà dans ce sens. » En somme la Déesse de la Terre est très archaïque bien qu’actualisée. On la rencontre au détour d’une colline avec son ventre ou ses seins, elle est la Déesse de nos montagnes, nos forêts et de la végétation… Il est tout à fait possible de lui donner un nom, de travailler avec une Déesse précise (comme pour la Déesse de la Lune et la Déesse archaïque). La Déesse de la Lune La Déesse de la lune est aussi la Déesse céleste, la Reine des cieux, des étoiles, du ciel, celle qui règne sur ce que l’on sent sans le voir : l’intuition, la connaissance, l’esprit…insaisissable, brillante et majestueuse. C’est l’aspect grande Déesse par excellence. La Déesse céleste est considérée comme la Déesse de la Lune, des cycles mentruels, de la femme ronde et fertile (encore). Elle règne sur les eaux : mers, océans, fleuve, rivière, ruisseau et sources, artères et veines de la Terre Mère, sur les lacs, les puits profonds, les sentiments et les émotions. On lui confère alors trois aspects ou quatre (en ajoutant la lune noire comme partie distincte) selon les traditions mais je préfère indiscutablement le chiffre trois. C’est un aspect triple que l’on retrouve souvent les Dieux du monde (les Trois Mères des Celtes, la Trinité chrétienne, les trois aspects de Morrigan etc.) : La Vierge (celle qui n’a pas enfanté), la Mère, et la Vieille Sorcière. Ce cycle est inspiré de celui des humains, la Déesse ne change jamais et se renouvelle d’elle même. Elle est Jeune ou vieille à loisir. La Vierge est la Créatrice, la Dame de la vie et de la mort, la Déesse des étoiles, la Reine du Ciel, celle qui donne l’inspiration, l’Initiatrice. Elle est Diane, Dame de la Lune et de tout ce qui est sauvage, Vierge de tout and mariée à personne. Elle est aussi la Vierge Mère dont les couleurs Bleues et Blanches ont été empruntées par le Chrétiens Catholiques pour leur Vierge Marie. La lune croissante la symbolise ainsi que Vénus, étoile du matin et du soir. Sa couleur sacré est le blanc. La Mère est celle qui permet la préservation, la Dame de la Croissance et de la Fertilité, la Terre Mère, la Déesse des troupeaux, Dame de l’Amour, de la Fécondité et de la Fertilité de la Terre. Etant Déesse de la Terre elle est aussi celle de la Souveraineté, et le Roi ne peut avoir le pouvoir qu’en l’épousant lors d’une Cérémonie sacrée. La Pleine Lune la symbolise ainsi que la Terre, les fruits, les troupeaux et les champs… Sa couleur sacrée est le rouge. La Vieille Femme ou Sorcière est la Destructrice, la Dame du Déclin et de la Mort, Déesse de la Nuit et du Monde d’en bas, de la grotte et de la tombe. Car ce qui naît doit grandir, vieillir et mourir et de ce qui est mort et pourri naît la fertilité retrouvée. La vie se nourrit toujours de la vie. La Vieille est la Truie qui mange sa progéniture, la grande nécéssité par laquelle la chaîne alimentaire et le cycle de la vie continuent. Par conséquent elle représente aussi la Deésse de la régénération. La Lune décroissante la symbolise, la Nuit noire, le silence de l’obscurité, la croisée des chemins à minuit, les hurlements de la veuve… Sa couleur sacrée est le noir. Par contre cette division en trois aspects différents et faisant référence à l’évolution, n’est pas une caractéristique ancienne. En effet, on apprend en lisant Janet Farrar et Gavin Bone : « la Triple Déesse est une synthèse de la Déesse traditionnelle aux neufs aspects d’origine Grecque et Romaine, faite par Robert Graves dans « The Witches Goddess ». Généralement les Déesses Triples sont trois vierges, trois mères ou trois vieilles femmes. On ne les trouve jamais sous la forme : Vierge, Mère et Vieille femme, ce qui ne veut pas dire que cette synthèse n’est pas pertinente ! ». Les païens wiccans la prient souvent en tant que Diane, Sélénée etc. La Déesse contemporaine est si proche de nous, si intellectuelle, qu’elle complète les aspects primitifs de la Déesse archaïque. La Déesse Mère est plus vaste, plus dense, et plus ancienne que n’importe quel Dieu. Pourtant chacun d’entre eux à une partie importante et puissante d’Elle. Je pense que nos ancêtres l’ont priée, côté à côté avec les Dieux du commerce, de la poésie etc. en fonction de leur quotidien, pour s’adresser à une divinité plus tangible, plus proche d’eux. La Déesse est proche de nous certes mais je ne crois pas que le cerveau humain soit capable de l’appréhender et à plus forte raison de la nommer. Le Divin suprême rayonne à une vibration si forte que nous aurions de quoi exploser ! Source : Morgane Lafey, http://www.paganisme.fr/paganisme/deesse La Déesse archaïque est aussi la Déesse archétypale, celle qui vit en nous, que certaines femmes ressentent naturellement et certains hommes aussi.
Pour pouvoir saisir son essence, il faut se connecter aux aspects de la femme les plus primitifs : la féminité, la force morale, la séduction, le côté Yin du Tao, les menstruations, la sexualité, la grossesse, l’accouchement, l’allaitement, la relation à l’enfant, la ménopause etc. Cette liste non exhaustive fait appel à tout ce qui existe chez la femme depuis le début de l’humanité, nous sommes très proche de cette femme archaïque qui est avant tout un mammifère. Ceci peut sembler choquant pourtant, nous avons de nombreux points communs. Je ne pense pas qu’il faille penser que c’est insultant, bien au contraire, il existe une pléïade de méthode instinctive qui nous rendrait bien service si nous arrivions à nous reconnecter à elle. Nous en parlerons dans le prochain cours. Il est évident que dans les début de l’humanité, les hommes ont été impressionné par cette faculté que la femme avait de donner la vie. Il est même probable qu’ils n’aient pas fait la relation avec l’acte sexuel comme le pense S.G.F Brandon, professeur de religion comparée de l’université de Manschester, en Angleterre.Le respect est donc allé de soi avec une certaine forme de divinisation. Peut-être même que les prémices du patriarcat datent de la découverte de l’importance du sperme dans l’acte procréateur. Marija Gimbutas, archéologue et anthropologue universellement considérée comme l’une des meilleures spécialistes sur le matriarcat (système social matrilinéaire géré par les femmes), parle d’un culte de la Déesse qui se serait répandu pendant toute la préhistoire. Elle est très décriée mais son travail est remarquable tant sur le terrain que sur le papier. Même si je pense qu’il ne faut pas la lire sans recul son ouvrage « Le langage de la Déesse » est très inspirant. (Citation Wikipédia) « Ce système ne se baserait pas sur une discrimination sexuelle, mais sur l’importance accordée au féminin, la femme incarnant la reproduction de l’espèce et son espoir de pérennité dans une dimension temporelle qui n’était pas linéaire comme elle le devint avec le patriarcat, mais circulaire et cyclique où prend naissance le mythe de « l’éternel retour ». L’existence d’un tel système social durant la préhistoire n’est plus guère mis en doute aujourd’hui, même si ethnologues, archéologues et anthropologues ne sont pas toujours d’accord sur sa définition. Ce qui pose davantage problème aujourd’hui est de savoir pourquoi et comment le patriarcat s’y serait substitué pour s’imposer avec l’invention de l’agriculture, entre -5000 et -3000. » Merlin Stone dans Quand Dieu était Femme nous dit ainsi : « « Dans les sociétés du paléolithique supérieur, où la mère était considérée comme la seule et unique parente, où le culte des ancêtres constituait apparemment la base des rites sacrés et où la généalogie ne tenait compte que de la lignée des femmes, l’image que le clan se faisait du créateur de la vie humaine était celle de la toute première femme qui fut déifiée comme l’Ancêtre Divine. Les nombreuses statuettes de femmes , qui ont été très souvent appelées Vénus nous en fournissent d’autres preuves tangibles. Bien qu’on ait pas encore établi de liens formels entre les statuettes féminines du paléolithique et l’émergence du culte de la Déesse dans les sociétés néolithiques et antique du Proche et Moyen Orient, du bassin méditerranéen et de l’Orient. » « Nous arrivons à l’invention de l’écriture avec laquelle débute la période historique, à la fois à Sumer (dans le sud de l’Iraq) et en Egypte 3000 ans avant notre ère. A l’époque historique, la Déesse Mère est vénérée dans tous le Proche et Moyen Orient. Malgré les nombreuses transformations qui ont affecté la religion de la divinité femme au cours des siècles, son Culte subsistera jusqu’aux périodes classiques gréco-romaines. Il ne disparaîtra complètement qu’en l’an 500 de notre ère, date à laquelle les empereurs chrétiens de Rome et de Byzance fermèrent les derniers temples de la Déesse. Mais son culte perdura certainement encore longtemps d’une façon souterraine, enfouie et mystérieuse comme nous le prouve Apulée et certainement bien d’autres. » http://terra.mater.free.fr/page1.html Les statuettes retrouvées représentent, telle la Vénus de Willendorf, des femmes corpulentes dont les attributs ressortent (gros seins, gros ventre, parfois grosses vulves comme les Sheela na Gig. Nous trouvons le même pensée chez Mircea ELIADE dans Le sacré et le profane : « La femme est donc mystiquement solidarisée avec la Terre; l’enfantement se présente comme un variante, à l’échelle humaine, de la fertilité tellurique. Toute les expériences religieuses en relation avec la fécondité et la naissance ont une structure cosmique. La sacralité de la femme dépend de la sainteté de la Terre. La fécondité féminine a un modèle cosmique : celle de la Terra Mater, la Genitrix universelle.(…) ». « Dans certaines religions, la Terre-Mère est imaginée capable de concevoir toute seule, sans l’aide d’un parèdre. On retrouve encore les traces de telles idées archaïques dans les mythes de parthénogenèse des déesses méditerranéennes. C’est une expression mythique de l’autosuffisance et de la fécondité de la Terre-Mère. A de telles conceptions mythiques correspondent les croyances relatives à la fécondité spontanée de la femme et à ses pouvoirs magico-religieux occultes qui exercent une influence décisive sur la vie des plantes. Le phénomène social et culturel connu sous le nom de « matriarcat » se rattache à la découverte de la culture des plantes alimentaires par la femme. C’est la femme qui cultiva, la première, les plantes alimentaires. C’est elle qui naturellement devient le propriétaire du sol et des récoltes. Les prestiges magico-religieux et, et par voie de conséquence, la prédominance sociale de la femme ont un modèle cosmique : la figure de la Terre-Mère. » Je pense qu’avant tout travail sur la Déesse il faut se connecter à cet aspect là, l’aspect primordial. C’est celui que dans l’absolu personne ne comprend dans son ensemble, et peut-être celui qui a toujours un peu effrayé… Cependant, ces valeurs matriarcales sont souvent considérées comme une sorte d’âge d’or pour les femmes, une vie merveilleuse et paisible. Certes, il est certainement plus agréable d’être du côté de celles qui gouvernent et ont le pouvoir, pourtant je ne sais pas si ces périodes étaient réellement plus marquées par la paix… Il me semble logique que le patriarcat ne soit pas bon pour les femmes, développant des valeurs qu’elles doivent absorber dans leur quotidien au détriment des leurs, mais le matriarcat ne doit pas être très bon pour les hommes non plus. Puisque nous arrivons à une époque de prise de conscience, à un moment clé où de nombreuses personnes de tout bord réalisent que le patriarcat n’est pas une solution pour l’humanité, il est possible encore de ne pas vouloir revenir en arrière et mettre plutôt en place une coopération qui prend en compte l’individualité des hommes et des femmes pour gouverner, vivre et mourir. Les hommes et les femmes sont faits pour vivre ensemble, par pour passer d’un état de domination à un état de soumission. Pour moi les hommes et les femmes sont plus « grands » que cela. » Source : Morgane Lafey, http://www.paganisme.fr/paganisme/deesse Le symbole primaire de l’indicible, c’est la Déesse. Sous une infinité d’aspects et des milliers de noms, derrière tant de métaphores, elle est réalité divinité manifestée, omniprésente à toute vie, en chacun de nous. La Déesse n’est pas séparée du monde, elle est le monde et inclut toute chose : la lune, le soleil, la terre, les étoiles, la pierre, la semence, la rivière, le vent, la vague, la feuille et la branche, le bouton et la fleur, la griffe et le croc, la femme et l’homme. La chair et l’esprit sont un. La religion de la Déesse est inimaginablement ancienne.
Le déclin du culte de la Déesse a privé la femme de modèle religieux et de système spirituel correspondant à ses besoins et à son expérience. Le dieu mâle caractérise les religions occidentales et orientales. Avatars, prêcheurs, prophètes, gourous et bouddhas sont quasiment tous des mâles. La femme n’est pas encouragée à explorer sa propre force et sa réalisation. Soumise à l’autorité mâle, elle doit s’identifier aux perceptions masculines et à leurs idéaux spirituels, renier son corps, étouffer sa sexualité, couler sa conception du monde dans le moule masculin. [...] Le symbole de la Déesse n’est pas une structure parallèle à celle du dieu-père. La Déesse ne régit pas le monde ; elle est le monde. Manifestée en chacun de nous, chacun peut la connaître intérieurement dans sa diversité magnifique. Elle ne requiert pas la domination d’un sexe sur l’autre et n’accorde aucune autorité aux chefs hiérarchiques temporels. Chacun doit révéler sa propre vérité. La divinité est vécue sous l’aspect de notre propre forme, féminine ou masculine, car elle a aussi un aspect mâle. Le sexe devient un sacrement et la religion consiste à relier l’être au cosmos. En tant que femme, la Déesse nous incite à percevoir notre divinité, à sentir que notre corps est sacré [...]. Mais la Déesse est tout aussi importante pour l’homme. Pour être moins évidente, l’oppression des hommes eux-mêmes dans le système patriarcal, dominé par un dieu paternaliste, n’en est pas moins tragique que pour la femme. L’homme est intérieurement divisé, d’une part, en un soi spirituel, sensé mater son émotivité et, d’autre part, en ses instincts animaux. Il doit lutter contre lui-même, en Occident, pour vaincre le péché, en Orient, pour tuer le désir et éteindre l’égo. Mais le dieu cornu incarne les vertus mâles positives, puissantes, venant de ses sources profondes et non le stéréotype violent et émotionnellement mutilant de l’homme dans notre société. L’homme qui correspondrait à l’image du dieu cornu, serait sauvage sans être cruel, en colère sans être violent, sexuel sans être coercitif, spirituel sans être asexué et capable d’aimer vraiment. Alors les sirènes, qui sont les déesses, chanteraient prés de lui. Notre culture actuelle inculque aux hommes que la virilité exige une absence d’émotion. On le dresse à fonctionner sur le mode militaire, à réprimer toute émotion, à ignorer les messages du corps. Il est sensé supporter l’inconfort, la douleur et la peur, pour mieux se battre et conquérir, que ce soit sur le champ de bataille, dans la chambre à coucher ou dans sa profession. Il doit être agressif et dominant, elle, passive et soumise. Dans le patriarcat, hommes et femmes fonctionnent au sein d’une hiérarchie où ceux d’en haut dominent et soumettent leurs subordonnés. Pour la femme, la Déesse symbolise son être le plus profond, le pouvoir libérateur, nutritif et bénéfique. Le cosmos est modelé comme le corps de la femme, qui est sacré. Toutes les phases de la vie sont sacrées. L’âge est une bénédiction, non une malédiction. La Déesse ne restreint pas la femme à n’être qu’un corps, elle éveille l’esprit, le mental, les émotions. A travers elle, la femme peut connaître la puissance de sa colère et de son agressivité, tout comme la force de son amour. Le symbolisme de la Déesse électrifie la femme moderne. La redécouverte des anciennes civilisations matriarcales nous redonne un sens profond de fierté, de notre capacité, en tant que femmes, de créer et de porter la culture. Dénoncer les erreurs du patriarcat nous donne un modèle de force et d’autorité féminines. La Déesse archaïque, la divinité primordiale, la patronne des chasseurs de l’âge de pierre et des semeuses de graines, sous l’inspiration de qui les animaux ont été domestiqués, les herbes médicinales trouvées, à l’image de laquelle les premières oeuvres d’art ont été créées, pour qui les mégalithes ont été érigés, celle qui a inspiré la musique et la poésie, est à nouveau reconnue dans le monde d’aujourd’hui. Par Starhawk (extrait de The Spirale Danse, New York, 1979) |