« L’homme ne se situe pas au sommet de la hiérarchie du vivant, mais s’inscrit au contraire dans l’écosphère comme une partie qui s’insère dans le tout » — Arne Næss , L'écosophie, du grec "Eco" (Maison, demeure) et "Sophia" (Sagesse), est un concept philosophique fondé par Arne Næss, philosophe norvégien, en 1960, afin de redéfinir la place des hommes dans la nature, qui invite à un renversement de la perspective anthropocentriste de notre monde. L'écosophie, ou écologie profonde nous invite à dépasser l'écologie scientifique, en approfondissant les questions de l'intégration de l'être humain au sein de la nature, non plus comme étant situé en haut de la pyramide dans la chaîne de l'évolution, mais comme faisant partie intégrante de son environnement, tout comme l'ensemble des autres êtres vivants. L’écosophie, en tant que savoir /réflexion (σοφία) sur notre demeure (οἶκος), la Terre, est donc initialement la démarche théorique qui s’efforce de penser adéquatement les rapports entre les êtres humains et leur milieu de vie. Elle invite à considérer le monde dans son ensemble, sa multiplicité et son infini complexité, par opposition avec nos systèmes de pensées anthropocentrées et uniques. Quand Arne Naess élabore en 1973 le concept de « deep ecology » (écologie profonde) – il la décline en plusieurs points fondamentaux : – la préservation de toutes les formes de vie : soit de l'être humain, mais également de toute la biodiversité, des écosystèmes et de leurs fonctionnalités. - La compatibilité de l'épanouissement de la vie et des cultures humaines avec une décroissance substantielle de la population humaine : limiter notre croissance démographique pour permettre un accès aux ressources facilité et une meilleure qualité de vie individuelle, et pour laisser plus de place et de ressources à la vie non humaine. – la dissociation des notions de niveau de vie et de qualité de la vie : la qualité de vie n'est pas synonyme de richesse financière, mais est liée à la notion de bonheur, de qualité alimentaire, d'un lieu de vie favorisant le bien-être, de relations sociales améliorées... – la mise en œuvre du principe de précaution : faire plus attention à nos actes, nos pensées, nos politiques, nos modes de vie en considérant les impacts de nos agissement sur l'environnement et réduisant notre consommation pour favoriser nos besoins vitaux. – une redéfinition de l’économie qui mette un terme à ses logiques exponentielles : en développant des initiatives d'économie circulaire, ou d'économie sociale et solidaire, en développant la sobriété heureuse dans notre vie (Pierre Rabbhi) – le développement d’une pensée holistique, c’est-à-dire capable de saisir son objet sans excepter la multiplicité de ses rapports avec le reste du monde : nous intégrer dans l'ensemble de notre monde et de sa multiplicité. La vision de l'écosophie sera différente selon chaque individu, mais elle conduit à nous interroger sur nos modes de vie vis à vis de notre environnement, à ouvrir notre esprit à une vision globale du monde, à dépasser notre égo pour prendre en compte l'ensemble des autres systèmes : humains, animaux, végétaux, écosystème... à remettre en cause notre place dans le monde. Elle nous incite, par la réflexion, à changer nos habitudes, en tendant vers un mode de vie plus humaniste et respectueux d'autrui, que ce soit de l'être humain ou de toutes les formes de Vie, à tendre vers plus de simplicité et de sobriété, à améliorer nos relations sociales, à développer une éthique nous incitant à agir de manière plus respectueuse de l'environnement dans tous les aspects de notre vie en développant et en utilisant des alternatives (alimentation, transport, consommation, déchets, eau, habits, logement, énergie...). Pour en savoir plus : Internet : Définition de l'écosophie Définition de L'écologie profonde Ouvrages : Vers l'écologie profonde, Arne Naess L'écosophie, ou la sagesse de la nature, Serge Mongeau Nature et spiritualité, Jean-Marie Pelt Ecologie et spiritualité Vers la sobriété heureuse, Pierre Rabbhi
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Préambule Considérant que nous faisons tous partie de la Terre, communauté de vie indivisible composée d’êtres interdépendants et intimement liés entre eux par une destinée commune ; Considérant que notre Terre est source de vie, de subsistance, d’enseignement et qu’elle nous prodigue tout ce dont nous avons besoin pour bien vivre ; Considérant que l’humanité est un élément déterminant de ces conditions essentielles à l’évolution de la vie ; Considérant que la méconnaissance et le mépris des droits de la vie, ainsi que toutes les formes de prédation, d’exploitation et de pollution ont causé d’importantes dégradations et modifications des conditions de vie qui mettent en danger les équilibres fondamentaux nécessaires au développement et à la préservation de la vie sur la Terre; Considérant qu’il est impossible de reconnaître des droits aux seuls êtres humains sans provoquer de déséquilibres au sein de la Terre ; Considérant que pour garantir les droits humains il est nécessaire de reconnaître et de défendre les droits de la Terre et de tous les êtres vivants qui la composent ; Considérant qu’il est urgent d’entreprendre des actions collectives décisives pour transformer les structures et les systèmes qui génèrent d’importantes destructions sur la Terre ; Nous, habitants de la Terre, proclamons la présente Déclaration Universelle des Droits de la Terre comme l'idéal commun à atteindre par tous les peuples et toutes les nations afin que tous les individus et tous les organes de la société, ayant cette Déclaration constamment à l'esprit, s'efforcent, par l'enseignement et l'éducation, de développer le respect de ces droits et libertés et d'en assurer, par des mesures progressives d'ordre national et international, la reconnaissance et l'application universelles et effectives. Article premier La Terre est un être vivant. Article 2 Tous les êtres vivants qui peuplent la terre représentent une partie de la diversité constitutive de la Terre. Le terme “être” intègre les écosystèmes, les espèces et toutes les autres entités naturelles qui existent comme partie de la Terre. Article 3 Toute vie doit être honorée, respectée et préservée quelle qu’en soit l’utilité pour l’homme. Tous les êtres ont le droit à la dignité, au bien-être et à vivre libres de tortures ou de traitements cruels infligés par les êtres humains. Article 4 Tout comme les êtres humains jouissent des droits humains, tous les autres êtres de la Terre ont également des droits spécifiques à leurs conditions et propres au rôle et à la fonction qu’ils exercent au sein de la Terre. Article 5 La Terre et tous les êtres qui la composent sont titulaires de tous les droits inhérents et reconnus dans cette Déclaration, sans aucune distinction selon les espèces, l’origine ou toute autre catégorie. Article 6 Les droits de chaque être sont limités par les droits des autres êtres, et tout conflit impliquant ces droits doit être résolu de façon à ce que soient préservés l’intégrité, l’équilibre et la santé de la Terre. Article 7 La Terre et tous les êtres qui la composent possèdent le droit de vivre et d’exister, le droit à la régénération de leurs capacités biologiques et à la bonne continuité de leurs cycles et processus vitaux ; Tous les êtres ont le droit à l’eau comme source de vie, à la pureté de l’air, à la pleine santé, à être libres de contamination, de pollution et de déchets toxiques ou radioactifs ; Tous les êtres ont le droit de ne pas être génétiquement modifiés et transformés dans leur structure, ce qui menacerait leur intégrité et leur fonctionnement vital et sain. Article 8 Tous les êtres humains ont le devoir de respecter la Terre et de vivre en harmonie avec les vies qui la constituent. Article 9 Les êtres humains ont le devoir d’agir en accord avec les droits et les obligations reconnus dans cette Déclaration, de s’assurer que la recherche du bien-être humain contribue au bien-être de la Terre, à présent et à l’avenir. Article 10 Les êtres humains ont le devoir de promouvoir et de prendre part à l’apprentissage, à l’analyse, à l’interprétation et à la transmission des modes de vie en harmonie avec la Terre en accord avec cette Déclaration. Article 11 Les êtres humains ont le devoir d’investir les institutions d’un pouvoir de défense des droits de la Terre, d’établir et de rendre effective l’application des normes et des lois pour la défense, la protection et la préservation des Droits de la Terre. Article 12 Les êtres humains ont la responsabilité de respecter, de protéger, de préserver et là où ce sera nécessaire, de restaurer l’intégrité des cycles et équilibres vitaux de la Terre, de mettre en place des mesures de précaution et de restriction pour éviter que les activités humaines ne conduisent à l’extinction d’espèces, à la destruction d’écosystèmes ou à la modification des cycles écologiques. Article 13 Les êtres humains ont le devoir de promouvoir des modes de vie, des modèles économiques et des politiques de développement qui respectent la Terre et les droits reconnus dans cette Déclaration. Les droits de la Terre en Bolivie Considérant que le changement climatique est une menace réelle pour l’existence de l’humanité, des êtres vivants et de notre Terre Mère telle que nous la connaissons aujourd’hui,Constatant le grave péril existant pour les îles, les zones côtières, les glaciers de l’Himalaya, des Andes et des montagnes du monde, les pôles de la Terre, les régions chaudes comme l’Afrique, les sources d’eau, les populations touchées par les désastres naturels croissants, les plantes et les animaux, et pour l’écosystème en général;
Soulignant que les personnes les plus touchées par le changement climatique seront les plus pauvres de la planète, qu’elles verront leurs foyers et leurs sources de vie détruits et qu’elles seront obligées d’émigrer et de chercher un refuge; Confirmant que 75% des émissions historiques de gaz à effet de serre sont apparues dans les pays irrationnellement industrialisés du nord; Constatant que le changement climatique est le produit du système capitaliste; Regrettant l’échec de la Conférence de Copenhague à cause des pays dit “développés” qui ne veulent pas reconnaître la dette climatique qu’ils ont envers les pays en voie de développement, les futures générations et la Terre Mère; Affirmant que pour garantir le plein respect des Droits de l’Homme au XXI siècle, il faut reconnaître et respecter les Droits de la Mère Terre; Réaffirmant le besoin de lutter pour la justice climatique; Reconnaissant le besoin d’assumer des actions urgentes afin d'éviter des dommages plus importants et des souffrances à l’humanité et à la Terre Mère, et de rétablir l’harmonie avec la nature; Certains que les peuples du monde, guidés par les principes de solidarité, justice et respect de la vie, seront capables de sauver l’humanité et la Terre Mère; et Conmémorant le jour international de la Terre Mère, Le Gouvernement de l’Etat Plurinational de la Bolivie convoque les peuples, les mouvements sociaux et les défenseurs de la Terre Mère du monde entier, et invite les scientifiques, les chercheurs, les juristes et les gouvernements qui veulent travailler avec leurs peuples, à la Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement Climatique et les Droits de la Terre Mère, qui aura lieu du 20 au 22 avril 2010 à Cochabamba, Bolivie. Les objectifs de la Conférence Mondiale des Peuples sur le Changement Climatique et les Droits de la Terre Mère sont : 1) Analyser les causes structurelles et systémiques qui provoquent le changement climatique et proposer les mesures de fond qui permettent le bien-être de l’humanité toute entière en harmonie avec la nature. 2) Discuter et s’accorder sur le projet de la Déclaration Universelle des Droits de la Terre Mère. 3) Convenir des propositions des nouveaux engagements pour le Protocole de Kyoto et pour les projets de Décisions de la Convention des Nations Unies sur le Changement Climatique qui guideront les actions des gouvernements défenseurs de la vie lors des négociations sur le changement climatique et dans toutes les instances des Nations Unies, sur les points suivants : a) La dette climatique, b) Les migrants-réfugiés du changement climatique, c) La réduction des émissions, d) L’adaptation, e) Le transfert de technologie, f) Le financement, g) Les forêts et le changement climatique, h) La vision partagée, i) Les peuples indigènes et j) D’autres points. 4) Travailler sur l’organisation du Référendum Mondial des Peuples sur le Changement Climatique. 5) Analyser et établir un Plan d’Action pour avancer dans l’établissement d’un Tribunal de Justice Climatique; 6) Définir les stratégies d’action et de mobilisation pour la défense de la vie face au changement climatique et pour les Droits de la Terre Mère. Bolivie, le 5 janvier 2010 Evo Morales Ayma Président de l’Etat Plurinational de la Bolivie" Ainsi, sous l’impulsion des communautés locales andines et du président Evo Morales, la Bolivie a introduit une « Loi de la Terre Mère » qui accorde des droits à la nature, à l’instar des droits de l’homme. Même si cette initiative n’a eu pour le moment qu’un impact limité au niveau international, elle crée cependant un précédent législatif très original en matière de protection de l’environnement. En quelques mots, la « Ley de Derechos de la Madre Tierra » bolivienne instaure les droits suivants à la Mère Nature :
C’est donc le genre de dilemme auquel le pays se trouve confronté aujourd’hui. En effet, en termes économiques, malgré la richesse de ses ressources naturelles, la Bolivie reste l’un des pays les plus pauvres d’Amérique Latine. Exploiter ses ressources en lithium favoriserait sans aucun doute un redressement de la balance économique. Mais sous l’angle de cette nouvelle loi de la Terre-Mère, en quoi consiste vraiment la « richesse » d’un pays ? Loi utopique ou vision originale d’un futur durable ? A suivre. Pour en savoir plus : Déclaration universelle des droits de la Terre L’écologie sacrée est une discipline qui consiste à concilier l'art de vie et les croyances des peuples proches de la nature avec l’écologie contemporaine. Celle-ci s’attache à retrouver les savoirs ancestraux que les peuples « primitifs » ont pu conserver au cours du temps, et à les inclure, comme un art de vivre et pour une meilleure compréhension de notre monde sauvage, dans notre quotidien. L’écologie sacrée couple les connaissances scientifiques des phénomènes naturels, et les connaissances sensibles et instinctives de la nature que l’homme moderne a perdu, dans un objectif de reconquête de nos racines et de réharmonisation avec notre environnement. C’est un chemin spirituel qui reconnait la dimension divine de la nature. Cependant, elle ne s’attache à aucune religion ou confession particulière, mais peut s’inscrire dans toute foi humaine qui reconnait l’aspect sacré présent au sein du monde sauvage. C’est pourquoi, cette démarche peut s’inscrire dans une voie d’exploration spirituelle panthéïste, païenne, animiste, chamanique etc…, que l’on peut par ailleurs retrouver dans tous les systèmes de croyances tribales. L’écologie sacrée reconnaît que la Terre est un organisme ou une entité vivante, capable de s’auto-entretenir et de s’autoréguler à travers le cycle de la vie et de la mort. La biosphère, qui constitue l’ensemble des relations entre écosystèmes, et recouvrant la totalité de la diversité biologique ainsi que sa capacité à évoluer est un aspect de cette entité vivante. Elle répond aux grands principes fondamentaux de l’Evolution Darwinienne, et c’est elle qui permet à notre planète de perpétuer la vie. Cette discipline comprend plusieurs grands principes, parmi lesquels : - Tout est cyclique -Tout est lié -Toute chose crée se développe, décline puis meurt. Ainsi, l’exploration de l’écologie scientifique et l’écologie sacrée au sein du Paganisme de la Terre apportent des outils de connaissance de la nature incontournable. Ce cheminement spirituel peut d’ailleurs devenir pour le chercheur spirituel, un véritable art de vivre. Pour en savoir plus : L'Ecologie profonde Ecologie et spiritualité, Jean-Marie Pelt Ecologie profonde, Arne Ness Les religions de la Terre sont un ensemble de croyances et de spiritualités dont le principe premier est la sacralisation de la Nature sous toutes ses formes. Ainsi, ces religions relèvent la plupart du temps du panthéisme, (en opposition avec la transcendance divine des monothéismes), ce qui suppose que dieu (dans le sens principe divin) n’est pas au dessus de tout mais est présent DANS tout. Ainsi, chaque lieu, chaque créature, chaque phénomène naturel est sacré, et relève de la manifestation divine de la Nature. On retrouve dans ces religions, souvent de nature polythéistes (c'est-à-dire reconnaissant l’existence de plusieurs divinités), des croyances issues de l’origine de l’humanité qui ont été la plupart du temps conservées chez les peuples dits « primitifs » (sous entendus des peuples n’ayants pas connus la révolution industrielle) comme le chamanisme, l’animisme, des croyances polythéistes anciennes à tendance non civilisatrices comme l’àsatrù, le druidisme et l’hindouisme, mais également certaines spiritualités plus contemporaines comme le néo-paganisme, la wicca et les mouvements new-âges. L’éco-paganisme, ou paganisme de la Terre, est un mouvement spirituel que nous pouvons inclure dans cet ensemble de religions de la Terre, puisqu’il a pour fondement la reconnection à la Nature, au sauvage, et à l’origine de notre espèce humaine. C’est pourquoi cette tradition s’attache à explorer les restes du passé à travers archéologie et histoire dans le but de se reconnecter aux origines de l’humanité, tout en alimentant un certain naturalisme religieux soucieux des enjeux de notre société moderne. *Sont reconnues comme étant des religions de la Terre : Le paganisme de la Terre Les néo-paganismes centrés sur la sacralisation de la Terre Le paganisme humaniste Le paganisme athéiste Le Panthéisme Le Shintoïsme Toutes les formes d'Animisme Toutes les formes de Chamanisme Et toutes autres formes de croyances visant à sacraliser la Nature La Déesse contemporaine ne l’est pas complètement. En effet, elle a de multiples aspects qui sont anciens mais l’ensemble qu’elle représente est récent. L’image que nous avons d’elle est un mélange de Déesses anciennes ; la Déesse archaïque mais aussi, la Déesse de la Lune, Déesse de la Terre (Gaïa), Déesse d’Avalon (Novala) etc. A la fin elle ne fait qu’une mais elle est un peu fourre-tout. Cela ne veut pas dire que ces aspects récents et syncrétiques ne soient pas pertinents, ils constituent la Déesse telle que nous la voyons aujourd’hui à notre époque. Et dans l’absolu c’est une bonne chose puisque nous travaillons à la servir aujourd’hui.
La Déesse de la Terre C’est la Déesse sous son aspect fertilité, la mère nourricière, celle qui, fécondée par le ciel, nous donne ses bienfaits via les diverses récoltes. Elle a du apparaître lorsque les hommes ont commencé à découvrir l’agriculture et l’élevage (au néolithique, âge de la pierre nouvelle). Avant, pour les chasseurs-cueilleurs du paléolithique (l’âge de la Pierre ancienne), tirant partie des ressources disponibles dans la nature, la Déesse mère étaient la nature simple grande pourvoyeuse naturelle, fertile. Il fallait la suivre, se déplacer pour trouver à manger et peut-être même être nomade. A présent, les hommes et les femmes se sédentarisent et prient la Déesse pour que les récoltes soient bonnes. La Terre devient certainement la Mère suprême, un peu comme les grecs la voient en Gaïa. Elle s’auto-féconde d’abord (par le pluie qu’elle représente aussi, l’eau) puis le ciel la féconde. Les grottes sont sa matrice. Cependant elle incarne aussi la terre de la putréfaction celle qui reçoit les corps et les compostent pour leur permettre de poursuivre leur cycle de vie, car même chez nous, rien ne se perd, rien ne créé, tout se transforme. Et là, elle montre son pouvoir de régénération, l’enveloppe charnelle de l’être humain, revient à la Terre et nourrit les organismes qui lui permettent de revenir dans ce cycle. L’homme nourrit la Terre après qu’Elle l’ait nourrit toute sa vie, pendant que son âme s’apprête à renaître dans un autre corps. De nos jours, nous sommes moins dépendants de nos récoltes, et pourtant..quelle joie de ramasser ses fruits et ses légumes, sachant que cette Terre nous nourrit. Lorsque nous faisons nos courses en magasin biologique, c’est encore Elle…toujours. Elle devient aussi la Déesse des récolte et de la fertilité métaphorique. C’est à dire celle qui nous aide à faire naître nos projets, à être fertile dans notre vie, dans nos productions artistiques (avec l’aide de la Lune aussi). C’est la Déesse qui pourvoit à tout ce qui est matériel, la réussite sociale, l’argent, la gestion du quotidien. Elle nous aide à être fécond dans tous les sens du mot, mais elle peut aussi nous empêcher, tout est histoire de route, de destin, de mise en place, de travail aussi et de mérite… La Déesse de la Terre est dure et intransigeante, nous l’avons tous expérimentée dans ce sens là… La Déesse de la Terre est aussi, à l’instar de Gaïa, la mère de tous les Dieux, la Source suprême. Cette Gaïa a même donné naissance à une théorie écologique très sérieuse qui se rapproche de notre manière de la voir : L’hypothèse Gaïa. (Citation Wikipédia) : « L’hypothèse Gaïa est la théorie initialement avancée par James Lovelock en 1969, mais également évoquée par Johannes Kepler plus tôt, selon laquelle la totalité de la matière terrestre vivante sur Terre (ou sur toute planète sur laquelle la vie s’est développée) fonctionne comme un vaste organisme (appelé Gaïa, d’après le nom de la déesse grecque), possédant une autorégulation qui adapte en permanence la planète à ses besoins. La notion de biosphère énoncée par Vernadsky en 1924 allait déjà dans ce sens. » En somme la Déesse de la Terre est très archaïque bien qu’actualisée. On la rencontre au détour d’une colline avec son ventre ou ses seins, elle est la Déesse de nos montagnes, nos forêts et de la végétation… Il est tout à fait possible de lui donner un nom, de travailler avec une Déesse précise (comme pour la Déesse de la Lune et la Déesse archaïque). La Déesse de la Lune La Déesse de la lune est aussi la Déesse céleste, la Reine des cieux, des étoiles, du ciel, celle qui règne sur ce que l’on sent sans le voir : l’intuition, la connaissance, l’esprit…insaisissable, brillante et majestueuse. C’est l’aspect grande Déesse par excellence. La Déesse céleste est considérée comme la Déesse de la Lune, des cycles mentruels, de la femme ronde et fertile (encore). Elle règne sur les eaux : mers, océans, fleuve, rivière, ruisseau et sources, artères et veines de la Terre Mère, sur les lacs, les puits profonds, les sentiments et les émotions. On lui confère alors trois aspects ou quatre (en ajoutant la lune noire comme partie distincte) selon les traditions mais je préfère indiscutablement le chiffre trois. C’est un aspect triple que l’on retrouve souvent les Dieux du monde (les Trois Mères des Celtes, la Trinité chrétienne, les trois aspects de Morrigan etc.) : La Vierge (celle qui n’a pas enfanté), la Mère, et la Vieille Sorcière. Ce cycle est inspiré de celui des humains, la Déesse ne change jamais et se renouvelle d’elle même. Elle est Jeune ou vieille à loisir. La Vierge est la Créatrice, la Dame de la vie et de la mort, la Déesse des étoiles, la Reine du Ciel, celle qui donne l’inspiration, l’Initiatrice. Elle est Diane, Dame de la Lune et de tout ce qui est sauvage, Vierge de tout and mariée à personne. Elle est aussi la Vierge Mère dont les couleurs Bleues et Blanches ont été empruntées par le Chrétiens Catholiques pour leur Vierge Marie. La lune croissante la symbolise ainsi que Vénus, étoile du matin et du soir. Sa couleur sacré est le blanc. La Mère est celle qui permet la préservation, la Dame de la Croissance et de la Fertilité, la Terre Mère, la Déesse des troupeaux, Dame de l’Amour, de la Fécondité et de la Fertilité de la Terre. Etant Déesse de la Terre elle est aussi celle de la Souveraineté, et le Roi ne peut avoir le pouvoir qu’en l’épousant lors d’une Cérémonie sacrée. La Pleine Lune la symbolise ainsi que la Terre, les fruits, les troupeaux et les champs… Sa couleur sacrée est le rouge. La Vieille Femme ou Sorcière est la Destructrice, la Dame du Déclin et de la Mort, Déesse de la Nuit et du Monde d’en bas, de la grotte et de la tombe. Car ce qui naît doit grandir, vieillir et mourir et de ce qui est mort et pourri naît la fertilité retrouvée. La vie se nourrit toujours de la vie. La Vieille est la Truie qui mange sa progéniture, la grande nécéssité par laquelle la chaîne alimentaire et le cycle de la vie continuent. Par conséquent elle représente aussi la Deésse de la régénération. La Lune décroissante la symbolise, la Nuit noire, le silence de l’obscurité, la croisée des chemins à minuit, les hurlements de la veuve… Sa couleur sacrée est le noir. Par contre cette division en trois aspects différents et faisant référence à l’évolution, n’est pas une caractéristique ancienne. En effet, on apprend en lisant Janet Farrar et Gavin Bone : « la Triple Déesse est une synthèse de la Déesse traditionnelle aux neufs aspects d’origine Grecque et Romaine, faite par Robert Graves dans « The Witches Goddess ». Généralement les Déesses Triples sont trois vierges, trois mères ou trois vieilles femmes. On ne les trouve jamais sous la forme : Vierge, Mère et Vieille femme, ce qui ne veut pas dire que cette synthèse n’est pas pertinente ! ». Les païens wiccans la prient souvent en tant que Diane, Sélénée etc. La Déesse contemporaine est si proche de nous, si intellectuelle, qu’elle complète les aspects primitifs de la Déesse archaïque. La Déesse Mère est plus vaste, plus dense, et plus ancienne que n’importe quel Dieu. Pourtant chacun d’entre eux à une partie importante et puissante d’Elle. Je pense que nos ancêtres l’ont priée, côté à côté avec les Dieux du commerce, de la poésie etc. en fonction de leur quotidien, pour s’adresser à une divinité plus tangible, plus proche d’eux. La Déesse est proche de nous certes mais je ne crois pas que le cerveau humain soit capable de l’appréhender et à plus forte raison de la nommer. Le Divin suprême rayonne à une vibration si forte que nous aurions de quoi exploser ! Source : Morgane Lafey, http://www.paganisme.fr/paganisme/deesse La Déesse archaïque est aussi la Déesse archétypale, celle qui vit en nous, que certaines femmes ressentent naturellement et certains hommes aussi.
Pour pouvoir saisir son essence, il faut se connecter aux aspects de la femme les plus primitifs : la féminité, la force morale, la séduction, le côté Yin du Tao, les menstruations, la sexualité, la grossesse, l’accouchement, l’allaitement, la relation à l’enfant, la ménopause etc. Cette liste non exhaustive fait appel à tout ce qui existe chez la femme depuis le début de l’humanité, nous sommes très proche de cette femme archaïque qui est avant tout un mammifère. Ceci peut sembler choquant pourtant, nous avons de nombreux points communs. Je ne pense pas qu’il faille penser que c’est insultant, bien au contraire, il existe une pléïade de méthode instinctive qui nous rendrait bien service si nous arrivions à nous reconnecter à elle. Nous en parlerons dans le prochain cours. Il est évident que dans les début de l’humanité, les hommes ont été impressionné par cette faculté que la femme avait de donner la vie. Il est même probable qu’ils n’aient pas fait la relation avec l’acte sexuel comme le pense S.G.F Brandon, professeur de religion comparée de l’université de Manschester, en Angleterre.Le respect est donc allé de soi avec une certaine forme de divinisation. Peut-être même que les prémices du patriarcat datent de la découverte de l’importance du sperme dans l’acte procréateur. Marija Gimbutas, archéologue et anthropologue universellement considérée comme l’une des meilleures spécialistes sur le matriarcat (système social matrilinéaire géré par les femmes), parle d’un culte de la Déesse qui se serait répandu pendant toute la préhistoire. Elle est très décriée mais son travail est remarquable tant sur le terrain que sur le papier. Même si je pense qu’il ne faut pas la lire sans recul son ouvrage « Le langage de la Déesse » est très inspirant. (Citation Wikipédia) « Ce système ne se baserait pas sur une discrimination sexuelle, mais sur l’importance accordée au féminin, la femme incarnant la reproduction de l’espèce et son espoir de pérennité dans une dimension temporelle qui n’était pas linéaire comme elle le devint avec le patriarcat, mais circulaire et cyclique où prend naissance le mythe de « l’éternel retour ». L’existence d’un tel système social durant la préhistoire n’est plus guère mis en doute aujourd’hui, même si ethnologues, archéologues et anthropologues ne sont pas toujours d’accord sur sa définition. Ce qui pose davantage problème aujourd’hui est de savoir pourquoi et comment le patriarcat s’y serait substitué pour s’imposer avec l’invention de l’agriculture, entre -5000 et -3000. » Merlin Stone dans Quand Dieu était Femme nous dit ainsi : « « Dans les sociétés du paléolithique supérieur, où la mère était considérée comme la seule et unique parente, où le culte des ancêtres constituait apparemment la base des rites sacrés et où la généalogie ne tenait compte que de la lignée des femmes, l’image que le clan se faisait du créateur de la vie humaine était celle de la toute première femme qui fut déifiée comme l’Ancêtre Divine. Les nombreuses statuettes de femmes , qui ont été très souvent appelées Vénus nous en fournissent d’autres preuves tangibles. Bien qu’on ait pas encore établi de liens formels entre les statuettes féminines du paléolithique et l’émergence du culte de la Déesse dans les sociétés néolithiques et antique du Proche et Moyen Orient, du bassin méditerranéen et de l’Orient. » « Nous arrivons à l’invention de l’écriture avec laquelle débute la période historique, à la fois à Sumer (dans le sud de l’Iraq) et en Egypte 3000 ans avant notre ère. A l’époque historique, la Déesse Mère est vénérée dans tous le Proche et Moyen Orient. Malgré les nombreuses transformations qui ont affecté la religion de la divinité femme au cours des siècles, son Culte subsistera jusqu’aux périodes classiques gréco-romaines. Il ne disparaîtra complètement qu’en l’an 500 de notre ère, date à laquelle les empereurs chrétiens de Rome et de Byzance fermèrent les derniers temples de la Déesse. Mais son culte perdura certainement encore longtemps d’une façon souterraine, enfouie et mystérieuse comme nous le prouve Apulée et certainement bien d’autres. » http://terra.mater.free.fr/page1.html Les statuettes retrouvées représentent, telle la Vénus de Willendorf, des femmes corpulentes dont les attributs ressortent (gros seins, gros ventre, parfois grosses vulves comme les Sheela na Gig. Nous trouvons le même pensée chez Mircea ELIADE dans Le sacré et le profane : « La femme est donc mystiquement solidarisée avec la Terre; l’enfantement se présente comme un variante, à l’échelle humaine, de la fertilité tellurique. Toute les expériences religieuses en relation avec la fécondité et la naissance ont une structure cosmique. La sacralité de la femme dépend de la sainteté de la Terre. La fécondité féminine a un modèle cosmique : celle de la Terra Mater, la Genitrix universelle.(…) ». « Dans certaines religions, la Terre-Mère est imaginée capable de concevoir toute seule, sans l’aide d’un parèdre. On retrouve encore les traces de telles idées archaïques dans les mythes de parthénogenèse des déesses méditerranéennes. C’est une expression mythique de l’autosuffisance et de la fécondité de la Terre-Mère. A de telles conceptions mythiques correspondent les croyances relatives à la fécondité spontanée de la femme et à ses pouvoirs magico-religieux occultes qui exercent une influence décisive sur la vie des plantes. Le phénomène social et culturel connu sous le nom de « matriarcat » se rattache à la découverte de la culture des plantes alimentaires par la femme. C’est la femme qui cultiva, la première, les plantes alimentaires. C’est elle qui naturellement devient le propriétaire du sol et des récoltes. Les prestiges magico-religieux et, et par voie de conséquence, la prédominance sociale de la femme ont un modèle cosmique : la figure de la Terre-Mère. » Je pense qu’avant tout travail sur la Déesse il faut se connecter à cet aspect là, l’aspect primordial. C’est celui que dans l’absolu personne ne comprend dans son ensemble, et peut-être celui qui a toujours un peu effrayé… Cependant, ces valeurs matriarcales sont souvent considérées comme une sorte d’âge d’or pour les femmes, une vie merveilleuse et paisible. Certes, il est certainement plus agréable d’être du côté de celles qui gouvernent et ont le pouvoir, pourtant je ne sais pas si ces périodes étaient réellement plus marquées par la paix… Il me semble logique que le patriarcat ne soit pas bon pour les femmes, développant des valeurs qu’elles doivent absorber dans leur quotidien au détriment des leurs, mais le matriarcat ne doit pas être très bon pour les hommes non plus. Puisque nous arrivons à une époque de prise de conscience, à un moment clé où de nombreuses personnes de tout bord réalisent que le patriarcat n’est pas une solution pour l’humanité, il est possible encore de ne pas vouloir revenir en arrière et mettre plutôt en place une coopération qui prend en compte l’individualité des hommes et des femmes pour gouverner, vivre et mourir. Les hommes et les femmes sont faits pour vivre ensemble, par pour passer d’un état de domination à un état de soumission. Pour moi les hommes et les femmes sont plus « grands » que cela. » Source : Morgane Lafey, http://www.paganisme.fr/paganisme/deesse Le symbole primaire de l’indicible, c’est la Déesse. Sous une infinité d’aspects et des milliers de noms, derrière tant de métaphores, elle est réalité divinité manifestée, omniprésente à toute vie, en chacun de nous. La Déesse n’est pas séparée du monde, elle est le monde et inclut toute chose : la lune, le soleil, la terre, les étoiles, la pierre, la semence, la rivière, le vent, la vague, la feuille et la branche, le bouton et la fleur, la griffe et le croc, la femme et l’homme. La chair et l’esprit sont un. La religion de la Déesse est inimaginablement ancienne.
Le déclin du culte de la Déesse a privé la femme de modèle religieux et de système spirituel correspondant à ses besoins et à son expérience. Le dieu mâle caractérise les religions occidentales et orientales. Avatars, prêcheurs, prophètes, gourous et bouddhas sont quasiment tous des mâles. La femme n’est pas encouragée à explorer sa propre force et sa réalisation. Soumise à l’autorité mâle, elle doit s’identifier aux perceptions masculines et à leurs idéaux spirituels, renier son corps, étouffer sa sexualité, couler sa conception du monde dans le moule masculin. [...] Le symbole de la Déesse n’est pas une structure parallèle à celle du dieu-père. La Déesse ne régit pas le monde ; elle est le monde. Manifestée en chacun de nous, chacun peut la connaître intérieurement dans sa diversité magnifique. Elle ne requiert pas la domination d’un sexe sur l’autre et n’accorde aucune autorité aux chefs hiérarchiques temporels. Chacun doit révéler sa propre vérité. La divinité est vécue sous l’aspect de notre propre forme, féminine ou masculine, car elle a aussi un aspect mâle. Le sexe devient un sacrement et la religion consiste à relier l’être au cosmos. En tant que femme, la Déesse nous incite à percevoir notre divinité, à sentir que notre corps est sacré [...]. Mais la Déesse est tout aussi importante pour l’homme. Pour être moins évidente, l’oppression des hommes eux-mêmes dans le système patriarcal, dominé par un dieu paternaliste, n’en est pas moins tragique que pour la femme. L’homme est intérieurement divisé, d’une part, en un soi spirituel, sensé mater son émotivité et, d’autre part, en ses instincts animaux. Il doit lutter contre lui-même, en Occident, pour vaincre le péché, en Orient, pour tuer le désir et éteindre l’égo. Mais le dieu cornu incarne les vertus mâles positives, puissantes, venant de ses sources profondes et non le stéréotype violent et émotionnellement mutilant de l’homme dans notre société. L’homme qui correspondrait à l’image du dieu cornu, serait sauvage sans être cruel, en colère sans être violent, sexuel sans être coercitif, spirituel sans être asexué et capable d’aimer vraiment. Alors les sirènes, qui sont les déesses, chanteraient prés de lui. Notre culture actuelle inculque aux hommes que la virilité exige une absence d’émotion. On le dresse à fonctionner sur le mode militaire, à réprimer toute émotion, à ignorer les messages du corps. Il est sensé supporter l’inconfort, la douleur et la peur, pour mieux se battre et conquérir, que ce soit sur le champ de bataille, dans la chambre à coucher ou dans sa profession. Il doit être agressif et dominant, elle, passive et soumise. Dans le patriarcat, hommes et femmes fonctionnent au sein d’une hiérarchie où ceux d’en haut dominent et soumettent leurs subordonnés. Pour la femme, la Déesse symbolise son être le plus profond, le pouvoir libérateur, nutritif et bénéfique. Le cosmos est modelé comme le corps de la femme, qui est sacré. Toutes les phases de la vie sont sacrées. L’âge est une bénédiction, non une malédiction. La Déesse ne restreint pas la femme à n’être qu’un corps, elle éveille l’esprit, le mental, les émotions. A travers elle, la femme peut connaître la puissance de sa colère et de son agressivité, tout comme la force de son amour. Le symbolisme de la Déesse électrifie la femme moderne. La redécouverte des anciennes civilisations matriarcales nous redonne un sens profond de fierté, de notre capacité, en tant que femmes, de créer et de porter la culture. Dénoncer les erreurs du patriarcat nous donne un modèle de force et d’autorité féminines. La Déesse archaïque, la divinité primordiale, la patronne des chasseurs de l’âge de pierre et des semeuses de graines, sous l’inspiration de qui les animaux ont été domestiqués, les herbes médicinales trouvées, à l’image de laquelle les premières oeuvres d’art ont été créées, pour qui les mégalithes ont été érigés, celle qui a inspiré la musique et la poésie, est à nouveau reconnue dans le monde d’aujourd’hui. Par Starhawk (extrait de The Spirale Danse, New York, 1979) |